—> Suivez les étapes en images ..
♣ BATTRE LA TERRE ♣
C’est le moment où j’entre en contact avec la terre, c’est en quelque sorte un pétrissage permettant de rendre la terre homogène et d’éliminer les vilaines bulles d’air cachées dans le pain de terre. Il est nécessaire de travailler avec une terre sans bulles d’air. À la cuisson, la terre se rétracte et l’air emprisonné essayant alors de s’échapper peut fissurer une pièce voire même la casser complètement.
♣ TOURNAGE – Centrage ♣
Le tournage est le moment « magique » de mon travail. Dans un mouvement de centrage puis de montée, j’insuffle à ma terre sa forme et son énergie.
La boule de terre est placée au centre de la girelle. Je vais, alors, la centrer par un mouvement, en hauteur, de va et vient, en formant une sorte de quille. Ce mouvement permet, encore, d’homogénéiser la terre et d’éliminer les bulles d’air; mais aussi de centrer la terre. En guidant le haut de la quille vers le bas, la boule de terre vient se loger centrée au creux de ma main. Ce mouvement requiert calme, respiration et force. Le centrage est l’élément clé d’un bon départ pour commencer une pièce. C’est aussi le moment où je communique une certaine fermeté à la terre, je lui impose un cadre, un centre. C’est grâce à ce centre que je vais, ensuite, pouvoir la laisser s’exprimer sur le tour.
♣ TOURNAGE – Montée et mise en forme ♣
Une fois centrée, je perce la boule de terre en tachant de laisser assez de fond. J’écarte le fond de quelques centimètres. Et je monte les parois en forme de cylindre plus ou moins épaisse selon le type de pièces désirées. Une main à l’intérieur, une main à l’extérieur, la montée s’effectue de bas en haut. La terre, au pied, est saisie par l’intérieur puis montée. La mise en forme vient, par la suite, dans une geste délicat et ferme. Elle dépend de la pièce envisagée, de l’inspiration du moment, du ressenti, de l’air ambiant, de l’humeur .. C’est un travail qui se doit rapide. Une pièce travaillée longtemps est trop humide et se plie inévitablement..
♣ TOURNASSAGE ♣
Après une nuit de séchage, les pièces sont toutes retournées, centrées et tournassées. Cette étape est décisive pour la forme de la pièce. L’épaisseur du fond est réduite au minimum. On évite ainsi les fissures, au fond, provoquées par le séchage de la terre. Quand la pièce finie sèche, une tension peut se créer entre des parois fines et un fond trop épais, c’est alors la fissure assurée..
♣ SÉCHAGE ♣
Une pièce finie doit être bien sèche avant d’être enfournée à sa première cuisson. Le temps de séchage dépend de l’épaisseur de la terre, de l’humidité de l’air, de la chaleur de l’environnement où elle repose..
♣ CUISSON BISCUIT ♣
La première cuisson se nomme « le biscuit ». Elle est commune à tous les types de terres, elle permet à la terre d’évacuer son eau tout en restant encore poreuse. Elle monte jusqu’à 1011°C en 8h.
♣ L’ÉMAILLAGE ♣
Les émaux sont des mélanges de minéraux et d’oxydes en poudre additionnés à de l’eau, ils forment des « bains » dans lesquels on peut tremper les pièces biscuitées. C’est à très haute température que les émaux de grès prennent forme, tous les éléments vont, alors, fusionner et recréer une sorte de verre.
La recherche sur les émaux est un long travail d’expérimentation. De nombreux tests sont requis afin de trouver un émail qui plait, qui coule bien mais pas trop..
Pour certains émaux, j’utilise de la cendre de lavande et de chêne. Les plantes puisent les mêmes minéraux dans le sol que ceux utilisés dans un émail. Utiliser leur cendres est une méthode pour avoir une base d’émail. On y ajoute d’autres minéraux et oxydes pour arriver à la consistance et couleur souhaitée.
♣ DEUXIÈME CUISSON ♣
La deuxième cuisson monte jusqu’à 1280°C en 10 à 11h.